LES ÉCOUTEURS DE RUE - ANTENNE DE NANTES
Plusieurs Gestalt-thérapeutes formés à l'institut de gestalt+ Rennes sont membres de l’Association.
Nous avons rencontré Emeline, Fabienne, Manuella et Sophie. Elles sont Gestalt-thérapeutes à Nantes et sont membres du bureau de l’association des Écouteurs de rue. L’association comprend 10 bénévoles. Le siège de l’association des Écouteurs de rue est à Paris.
A Nantes, les bénévoles se regroupent un samedi après-midi par mois, de 14h30/16h30 devant l’entrée des Galeries Lafayette.
Comment est né le projet?
Séverine BOURGUIGNON est initiatrice de ce projet des Écouteurs de rue, au quartier de la goutte d’or à Paris.
L’antenne de Nantes voit le jour en s’appuyant sur son expérience parisienne et sur l’association existante. Elle est alors inaugurée, en même temps que l’antenne de Rennes, le 2 avril 2022 chez Caroline Delhumeau en présence de Séverine et des autres membres actifs de l’association parisienne.
Les écoutes commencent en avril 2022 à Nantes et ont lieu 1 fois/ mois.
Au printemps 2023, l’antenne nantaise communique au sein des regroupements des professionnels de l’écoute (« café des psys », RGO, gestalt+, réunion d’informations) sur son existence, sa réorganisation et cherche à agrandir son équipe d’écouteurs. Un nouveau souffle redynamise l’antenne nantaise et les écoutes reprennent à l’automne 2023.
Ce temps d’écoute est gratuit, accessible à tous et dure en moyenne 20 minutes par écouté.
Quelques mots sur les écouteurs de rue? (bénévolat, asso. lien avec l’école, organisation)
Pour le moment nous adhérons à l’association « les Écouteurs de rue » dont le siège est à Paris. Une restructuration est en réflexion et il n’est pas impossible que chaque antenne devienne indépendante en créant sa propre association. C’est une association à but non lucratif reconnue par la FF2P (Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse). En tant que professionnels de l’écoute, psychopraticiens, psychothérapeutes, psychologues, nous proposons dans l’espace public bénévolement et gratuitement des écoutes 1 fois/ mois pendant 2 heures.
Quels liens faites-vous avec la Gestalt ?
L’écouteur est curieux du monde de la personne qu’il écoute. Il s’intéresse au comment elle vit, elle ressent ce qui lui arrive. L’écouteur laisse le plus possible de côté ses préjugés, ses représentations et ses projets, il accueille l’autre tel qu’il est et tel qu’il se présente. Il établit avec l’écouté une relation qui s’inscrit dans le moment présent.
De même le cycle de contact se déroule :
Parfois le pré-contact, c’est une question d’un passant sur la raison de notre présence et qui ouvre à une écoute. Parfois, l’écouté a fait son pré-contact en amont, il a lu les pancartes, il nous a observé, et il choisit son écouteur. Souvent l’écouté fait son pré contact avant l’écouteur, il a repéré, lu les supports… quand il vient, c’est déjà le plein contact - la conversation démarre rapidement - ou bien le pré-contact se fait au travers de « qui vous êtes .. » - ne pas chercher à être efficace – juste accueillir .
Notre pré-contact à nous les écouteurs, c’est le choix d’un endroit où nous nous sentons confortables et en sécurité. Nous portons une attention particulière à la disposition des chaises, aux signaux de communication pour être identifiés, à nous couvrir s’il fait froid, à nous protéger du soleil... Ce sont des éléments qui participent à envoyer des messages aux personnes susceptibles de s’arrêter : “Je suis prêt et disponible à vous accueillir et vous offrir un temps de présence”.
Travailler dans la rue demande d’être en forme, de prendre soin de son confort pour être disponible (la perte d’énergie diminue notre disponibilité - gants et bonnet en hiver, chapeau en été).
Le temps du debriefing est un temps important pour le post-contact, un temps qui permet de se délester si nécessaire, de faire le tri entre ce qui est juste de laisser ici et ce que chacun a envie d’emporter avec lui.
La question de l’engagement, si chère à la Gestalt-thérapie, est aussi fondamentale. Elle soulève la question de l’engagement dans un collectif et de l’engagement vis-à-vis de soi. Que signifie l’appartenance à ce groupe des Écouteurs de rue ? Que suis-je prêt à donner de mon énergie ? Qu’est ce qui me nourrit dans cet investissement ? Qu’est ce qui fait lien entre nous ? Comment j’y participe ? Que se passe-t-il si je me désiste ?
Expérience des Écouteurs du point de vue de Fabienne :
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Quelques mots sur le choix de ton engagement dans l'association des Écouteurs de rue :
C’était la fin de la période COVID, j’avais conscience que cette expérience avait été douloureuse et mis dans des situations de repli sur soi ou de coupures de lien certaines personnes. J'avais envie et très peur à la fois d’écouter, de me mettre au service de l’autre, dans un espace ou je me sens aussi vulnérable. J’avais ce désir de donner bénévolement de mon temps pour prendre soin du vivant, alors j’ai répondu favorablement à ce projet.
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Quelques mots sur ton parcours et ton intérêt pour la démarche.
Infirmière puis puéricultrice et Gestalt-thérapeute, j’ai éprouvé de l’intérêt pour cette démarche car il n’y a pas de barrière, être écouté devient accessible à chacun. C’est aussi un moyen de prendre ma place, d’exister au sein d’un groupe et dans la rue.
J’apprécie être au balbutiement de cette démarche et contribuer à la faire évoluer, accueillir l’autre, grandir avec lui !
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Quel est ton élan dans ton activité au sein des Écouteurs de rue ?
Apprendre à être, à me faire confiance, à vaincre mes appréhensions ou plus exactement à les accepter, les accueillir pour qu'elles n'entravent pas ma façon d'être, d'exister.
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Ce qui t’inspire le plus d’indulgence : l'enfant qui accompagne son parent
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Le son que tu aimes : je choisis le silence si nous considérons qu'il est un son !
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Si tu étais un objet, lequel serais-tu ? Une bougie parfumée
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Si tu étais un animal ? Le chien, l'ami de l'Homme.
Quelques mots de Manuella
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Peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ? Et ce qui t’a amené vers la Gestalt-thérapie ?
J’ai commencé mon parcours professionnel en tant qu’infirmière en milieu hospitalier. J’y travaille toujours d’ailleurs, à mi-temps, au CHU de Nantes, dans une unité d’addictologie. Les personnes qui ont une problématique addictive avec au moins un produit, viennent en hospitalisation pour expérimenter l’absence de consommations sur un temps donné.
Et depuis presque 3 ans, j’ai un exercice libéral à Rezé où je reçois des adultes en individuel qui veulent faire une thérapie avec moi et la Gestalt-thérapie.
Le 1er contact avec la Gestalt-thérapie s’est fait à l’occasion d’une formation en hypnose éricksonnienne que j’ai faite en 2009, où des stagiaires, qui sont devenues des amies, m’ont partagées leur profession de « Gestalt-thérapeute ». Je me souviens encore leur avoir répondu « tiens si un jour je fais une thérapie, c’est un Gestalt-thérapeute que j’irai voir ». 1 mois plus tard, je téléphonais à l’une de ses 2 amies pour qu’elle me préconise des Gestalt-thérapeutes, et j’entamais ma 1e phase de thérapie. J’étais en fait sans vraiment m’en rendre compte au bord de l’épuisement.
Puis au fil des années qui ont suivi, a réémergé l’envie d’accompagner les personnes. Je dis « réémergé » car je me suis souvenue au cours de ma thérapie, qu’au lycée, la fac de psychologie m’avait donnée envie. En 2016 j’ai commencé le cursus de formation, et maintenant je suis dans le processus d’écriture pour la certification finale.
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En quoi les Écouteurs de rue sont en lien avec l’attitude gestaltiste ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? Qu’est-ce ça apporte aux “écoutés” ?
Je me sens riche d’être dépositaire de ce que l’écouté veut bien me dire. A chaque fois c’est une expérience nouvelle. Je me sens équipée pour l’accompagner à mettre des mots sur comment il vit ce qu’il est en train de me partager, et j’apprécie lui offrir de mon temps et de ma présence
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Enfin, quelques mots de toi ?
J’aime rire, déconner, rebondir en faisant des jeux de mots, certains me laissent dans un moment de solitude d’ailleurs … J’aime voir du monde, partager des moments chaleureux, être dans l’effervescence… et j’apprécie aussi une marche en seule en forêt ou en bord de mer. Je me sens en général à l’aise pour discuter, rencontrer de nouvelles personnes et parfois très intimidée.
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Quel est ton élan dans ton activité au sein des écouteurs de rue ?
J’aime beaucoup aller vers les personnes qui dans la rue nous regardent du coin de l’oeil et n’osent pas trop s’approcher, tout comme j’aime beaucoup aussi laisser les personnes venir s’installer d’elles-mêmes sur la chaise en face de moi, et à chaque rencontre c’est une nouvelle aventure. Ce qui me plaît également, c’est participer à relier, à fédérer, une équipe d’écouteurs à Nantes.
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Ce qui t’inspire le plus d’indulgence : les parts les plus sombres chez quelqu’un qui est en train de se regarder à cet endroit là
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Le son que tu aimes : Une voix grave, le chant d’une alouette, la mélodie d’un carillon
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Si tu étais un objet, lequel serais-tu ? Un caillou
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Un animal? Un lion
Vous êtes intéressés - contactez les membres du bureau :
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Sophie BAILHACHE 06.62.69.77.26
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Emeline DAVIET 06.08.54.67.97
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Manuella LEBRETON 06.59.35.09.23
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Fabienne MANCEAU 06.30.16.52.57
Nous sommes joignables via l’adresse mail lesecouteursderue44@gmail.com. Contribuer aux écouteurs, c’est adhérer, participer à une ou plusieurs écoutes dans l’année selon son envie et ses disponibilités, en parler autour de soi, ou soutenir financièrement l’association.
C’est un samedi par mois de 14H30/16H30, devant l’entrée principale des galeries Lafayette (vitrine de Polette, opticienne) - Débriefing ensuite, autour d’un café.
Dates des prochains rendez-vous à Nantes : Samedi 13 avril etc. Sauf exception, c’est le 2e samedi de chaque mois.
Merci à l’ensemble de l’équipe des Écouteurs de Nantes de votre partage.